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Epistoles-improbables - Blogue-notes de Jean Klépal

COP 21 et autres sommets

9 Novembre 2015 , Rédigé par Blogue-note de Jean Klépal Publié dans #COP 21 ; Sommets mondiaux ;, #Planète ; Dérèglement climatique

Je reçois d'un correspondant, animateur d'un réseau de réflexion (GLOBAL SOCIETY NETWORK - Plate-forme internet www.globalsociety.ch) – l’article suivant dont la pertinence me semble justifier le relais.

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1970-2015 CINQ DÉCENNIES D'IMPUISSANCE POLITIQUE

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Qu'il s'agisse des industriels du Club de Rome, d'écologistes progressistes tel René Dumont ou Lester Brown, de scientifiques comme René Dubos, de philosophes de la nature comme Théodore Monod, de grandes voix se sont élevées depuis les années 70 pour alerter les responsables politiques sur les effets dévastateurs du développement hyperproductiviste mis en oeuve par les états. Tout a été décrit depuis les années 80 dans le rapport Brundlandt "Notre avenir à tous" et par les études scientifiques les plus sérieusement étayées.

Le Sommet de la Terre de 1992 lança le premier grand coup de semonce aux dirigeants des nations réunis à Rio. Lors du Sommet suivant à Johannesburg en 2002, le président de la République française fit ce disours historique rédigé par l'écologiste français Nicolas Hulot "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs..."

La dernière salve fut donnée avec la série de films grand-public, notamment "La vérité qui dérange" de Al Gore en 2008, "Home" de Yann Arthus Bertrand l'année suivante, "Le Syndrome du Titanic" de Nicolas Hulot en 2009t. Hollywood participa également au combat écologique. Parmi les stars mondiales, Leonardo di Caprio réalisa en 2007 le film "La 11ème heure, le dernier virage" pour sonner l'alarme auprès des internautes et du grand-public.

Quelle incidence sur la classe dirigeante des nations? Rien ou peu de choses. Les réponses sont toujours a minima de ce qu'il conviendrait d'entreprendre. Les chefs d'état -rassemblés désormais au sein du G20- ne font toujours preuve d'aucune vision stratégique, d'aucune envergure dans l'action, d'aucune vraie volonté de changement. Bien au contraire. Les solutions furent notamment d'investir massivement dans le pétrole non conventionnel dont l'extraction est hautement polluante, de décréter le Cercle arctique nouvel eldorado des compagnies pétrolières ou de forer au plus près de la barrière de corail australienne. Une politique de Gribouille qui retarde de quelques décennies seulement l'épuisement des ressources fossiles sans pour autant préparer l'avenir.

Le fait est que les géants du marché mondialisé dominent le jeu face aux démocraties. Celles-ci sont aujourd'hui doublement affaiblies. Limitées à leur niveau national, elles ne peuvent agir sur des problématiques devenues pour la plupart globales. En second lieu, tous les gouvernements servent les intérêts des grands groupes qui financent les candidats aux présidentielles et contrôlent l'information par la manne publicitaire. C'est le business as usual qui perdure avec sa quête cupide de profitabilité à court terme, faisant bien peu de cas des souffrances humaines et des impératifs environnementaux. Si le COP21 à Paris est un événement utile, nous savons déjà que les engagements ne seront pas contraignants et que le slogan électoral "la croissance pour l'emploi" masquera toujours les pratiques les moins vertueuses. On peut citer le nucléaire présenté comme "zéro émission de CO2", la monoculture brésilienne dévastatrice des biocarburants, la culture extensive de l'huile de palme et autres aberrations présentées comme des avancées écologiques. Un magistral contresens sur la conception du progrès est commis par ceux qui nous gouvernent. Jamais le futur n'a été aussi fermé.

Faudra-t-il attendre que les dirigeants du G20 soient jugés responsables et coupables par le Tribunal de l'histoire? En tant que citoyens, devons-nous rester les bras croisés en observant les crises se succéder et la planète atteindre un seuil de détérioration irréversible? Car notre avenir en tant que civilisation humaine est en jeu si on laisse faire ceux qui agissent aujourd'hui en notre nom. Les faits sont là. Au lieu d'investir massivement dans une reconversion durable du système hyper-productiviste actuel, tout ce que les grandes puissances ont su faire depuis les années 2000, c'est de gaspiller en pure perte près de 8.000 milliards de dollars dans des guerres contre-productives en Afghanistan et en Irak conduisant à une explosion du terrorisme, à l'État Islamique et à ses filiales Boko Haram, etc... Après 2008, le fait d'arme de nos gouvernants fut d'attribuer plusieurs milliers de millions de dollars d'argent public pour sauver un système bancaire responsable du krach de Wall Street et de l'effondrement du système mondial. Si le sauvetage des banques too big to fail fut nécessaire pour éviter le pire, cela développa une crise des déficits publics et des politiques d'austérité - en Europe notamment - imposant d'inutiles sacrifices aux populations sans régler pour autant les problèmes de fond.

Face à toutes ces crises qu'ils ont eux-mêmes laissé se développer, les mesures de protection de l'environnement et la réduction des émissions de CO2 pour stabiliser les climats sont considérées dans les milieux d'affaires comme des entraves au commerce et à la compétitivité de nature à pénaliser la croissance et les jobs. Un raisonnement simpliste autant que falsificateur qui accélère les catastrophes naturelles et les tragédies humaines.

Parvenu à un tel stade d’inconséquence, il faut oser dire que trop c'est trop et que les chefs d'état qui se pavanent sur la photo au terme des sommets du G20 ou de l'ONU ne représentent qu'eux-mêmes et les intérêts des groupes industriels, bancaires, de la distribution ou de la communication qui les ont porté au pouvoir.

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2016-2020 LA SOCIÉTÉ CIVILE, FORCE MOTRICE D'UN CHANGEMENT DURABLE

Internet offre à des centaines de millions de personnes la possibilité de dire un grand NON aux politiques néolibérales absurdes - pour ne pas dire suicidaires - mises en œuvre au sommet des états et des institutions mondiales du commerce et du crédit.

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