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Epistoles-improbables - Blogue-notes de Jean Klépal

D'un blogue à l'autre...

29 Juin 2014 , Rédigé par Blogue-note de Jean Klépal Publié dans #Politique ; société ; finance

Mon excellent complice et néanmoins ami Alain Sagault vient de publier un papier fort judicieux sur son « Globe de l’homme moyen » (cf. Liens, colonne de droite).

Son aspect primesautier et mesuré, m’impose de le livrer sans réserve à quiconque voudra bien s’en saisir. JK

L’ÉLECTION PESTILENTIELLE

Par Alain Sagault

« Nous sommes entrés dans l’âge des conséquences », remarquait Winston Churchill.
Qui disait par ailleurs d’un capitaine de cavalerie qu’il était si bête que même ses camarades s’en étaient aperç
us…

Des capitaines de cavalerie, le monde politique actuel en regorge, à commencer par l’actuel président, digne aboutissement d’une lignée de politiciens tarés qui suffit à elle seule à déconsidérer le désastreux régime présidentiel de la Ve République : un régime incomparable, qui réussit le prodige de ne donner aux citoyens que le pouvoir de choisir tous les cinq ans, entre des démagogues aussi malhonnêtes qu’incompétents, celui qui les cocufiera le plus abondamment et le plus insolemment.
Considérant les mérites tout particuliers dont ont fait preuve dans cet exercice scabreux les deux derniers occupants de ce trône méphitique, il semble qu’il ne serait que trop légitime de promouvoir l’un et l’autre de ces deux zozos au rang combien enviable de chef d’escadrons…
Quant aux conséquences de nos errements, qui ne se limitent hélas ni à l’hexagone franchouillard, ni à son ineffable système de gouvernance (j’emploie en toute connaissance de cause ce vocable, rendu ignoble par l’usage qu’en font les oligarques au pouvoir, car il correspond parfaitement au régime infantilisant conçu par un général de brigade cacochyme pour les veaux qu’il menait à l’abattoir nucléaire), nous commençons à les prendre en pleine figure.
Pestilentielle, oui, cette élection qui permet, que dis-je, qui récompense tous les mensonges, toutes les manipulations, toutes les tricheries, et qui dégrade la démocratie représentative en la réduisant à l’approbation obligatoire d’un président élu qui n’a de comptes à rendre que tous les cinq ans.
La Cinquième République pue depuis toujours, et à sa puanteur originelle de pouvoir quasi absolu et de corruption induite, elle ajoute depuis trente ans le remugle écœurant d’un cadavre en décomposition toujours plus avancée.
En témoigne l’invraisemblable actualité qui rassemble dans le même déshonneur et la même illégitimité l’actuel président et celui auquel il succède, l’un se prêtant à toutes les tricheries pour gagner une campagne, l’autre mentant comme un arracheur de dents pour se faire élire avant de renier sans aucune pudeur tous ses engagements en pratiquant une politique diamétralement contraire au programme soumis aux électeurs.
J’entendais l’autre jour l’actuel Sinistre de l’Intérieur, Bernard Cazenave, exiger le respect, allant jusqu’à proférer cette incroyable et perverse ânerie : « Je suis le Ministre du Respect ». Ce qu’oublie le premier flic de France, c’est qu’on n’obtient jamais que le respect qu’on mérite. « Exiger » le respect, c’est s’en avouer indigne. Le discours méprisant de ce grand argentier promu argousin en chef, loin de forcer le respect, était aussi méprisable que le comportement d’un président qui se dispense de respecter ses promesses de candidat.
Il serait temps que les politiciens apprennent enfin ce que les mots veulent dire, et que le premier pas vers une authentique démocratie consiste à dire ce qu’on fait et à faire ce qu’on dit, en bref à mettre en accord ses paroles et ses actes.
Impossible de respecter celui dont les actes contredisent les paroles ; les menteurs et les escrocs n’ont aucun droit à réclamer des citoyens un respect dont ils ne font pas preuve envers eux.

« Mon amie, c’est la finance, ma maîtresse, c’est la finance », voici ce qu’aurait dit le futur locataire de l’Élysée si sa langue n’avait pas malencontreusement fourché.
Car ses amis, ou plutôt ses maîtres, ceux dont il est l’esclave soumis et consentant, ce sont les financiers.
Qu’il rejoint dans la nullité. On ne lit pas L’Équipe tous les matins impunément…
Et ce n’est pas d’hier qu’on sait ce que valent les financiers.
« La dynamique de l’argent est étrangère aux financiers » écrivait André Suarès en 1905. Et il poursuivait :

"Ils n'ont aucune philosophie : ils n'ont aucune conscience. Comparer à César un de ces gueux d'esprit, il y a de quoi rire. Si, du moins, les Brutus pullulaient aux États-Unis. Ce serait peu que la finance fût sans entrailles, si elle avait une politique ; mais elle n'en a cure : elle vit au jour le jour, d'emprunts en emprunts, de bourse en bourse : elle est infiniment au-dessous des moyens dont elle dispose et des forces qu'elle détient. Plus on considère le monde moderne et le pouvoir de la finance, plus on mesure la médiocrité des financiers et la pauvreté de leur intelligence. Il faut être digne d'un grand pouvoir quand on le possède ; ou il dévore ceux qui l'usurpent. Une puissance dominante exige un esprit dominant. Un idéal est nécessaire, ici, comme dans tout le reste : l'idéal est une pensée qui ne se borne pas à l'heure et à l'intérêt présents. Si l'argent reste l'esclave avide et impudent qu'il est dans l'affranchi qu'il pourrait être, ou le monde le suppliciera pour le mettre à la raison ; ou le genre humain tombera dans la plus vile servitude avec ce mauvais maître. C'est la finance qui a perdu Rome, et la loi qu'elle a fait peser sur le monde d'un empire usurier."

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M
Le recours, quel est-il? je vis au Canada mais je séjourne en France, dont j'ai la nationalité depuis une vingtaine d'années et j'observe à distance ou de près les contorsions politiciennes de ce beau pays.Ce matin à la radio, j'ai entendu Madame LePen en entrevue. Je me suis que ne voilà pas quelqu'un qui s'exprime courageusement et clairement. Je prends un seul sujet: les bébés fantômes ou nés à l'étranger de mères porteuses. Le sentiment de Marine LePen; ce procédé pour donner naissance marque un comble au consumérisme: on peut s'acheter un bébé tout fait. Procédé illégal mais les heureux parents mettent l'Ètat devant un fait accompli: on va reconnaitre l'existence légale de vos petits. J'ajoute, ce que n'a pas dit Madame Le Pen: serait-il possible de proposer à ces jeunes familles d'aller vivre au pays de la mère porteuse??? Je vois un personnage politique courageux dans ce pays et il s'agit d'une femme. Son pire ennemi: son père. Il lui nuit gravement il est malade de jalousie. Si on écoute cette femme contre les abus européens, contre le libéralisme à outrance, on entend une partie du programme de gauche, une nationaliste... enfin... j'en ai peut-être trop dit. Je connais un peu les avis plus ou moins anarchiques et désespérés de certaines personnes qui essaient encore de penser dans ce pays. Et je le dit carrément: cela devient difficile.
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A
Pardon, Marinam…
A
On ne peut pas rejeter Hollande et Sarkozy sans rejeter les Le Pen père et fille, pour une raison très simple : encore une fois, peu importent les discours, comptent seuls les actes. Et en matière de comptes, les Le Pen ne craignent personne : ils sont un cas d'école de fortune acquise par les moyens les plus douteux, voire les plus franchement répugnants…<br /> Les fautes des parents ne doivent certes pas retomber sur les enfants, à condition du moins que lesdits enfants ne profitent pas des malversations de leurs géniteurs et, pire, ne suivent pas la voie ouverte, en utilisant à leur tour les mêmes moyens avec le même cynisme.<br /> Errare Le Penum est, perseverare Marina
M
Merci Jean et Luca de ''jouer le jeu''. Je n'aime pas qu'on diabolise les personnes ni qu'on rejette d'emblée les opinions qui viennent de personnes qu'on a classées comme infréquentables. Si je devais choisir, je resterais canadienne avec les niaiseux-heureux-efficaces et bien vus dans le monde que sont les Canadiens. Mais je souhaiterais que mon cher époux conserve sa première nationalité, la française, parce qu'il est plus facile de naître français que de le devenir. Je vous aime et vous me faites enrager. Bisous, M.
K
Micheline,<br /> <br /> Juste quelques remarques : tu commences ton commentaire en parlant de ta double nationalité. Tu le finis en acclamant M.Le Pen.<br /> <br /> --&gt; Après les incidents relatifs à la qualification de l'Algérie en coupe du Monde, Madame Le Pen (toujours pleine de bon sens) annonce qu'elle veut retirer la double nationalité. Tu serais donc touchée par cette mesure.<br /> --&gt; Tu commentes ensuite le fait que Marine Le Pen soit courageuse et soit une femme. N'y a t-il pas eu de femmes politiques courageuses avant elle ? Considères-tu comme du courage de sa part qu'elle ne cesse de se victimiser et de prendre les médias à parti ? Trouves-tu courageux de s'adresser aux plus démunis pour leur promettre un idéal auxquels ils n'auront jamais droit ? <br /> -Tu la différencies enfin de son père. Le Front national dont elle est à la tête existe toujours, et c'est lui qui l'a fondé. On connaît ses pensées révisionnistes et profondément anti-sémistes. Il lui fait du mal parce qu'elle essaie en apparence de libéraliser son parti, mais dans ce cas, explique moi pourquoi le premier parti anglais aux Européennes (un parti considéré comme d'extrême droite en Angleterre), refuse de s'allier avec elle. Explique moi aussi son alliance avec la &quot;ligue du Nord&quot; Italienne, pronant une division de l'Italie entre le Nord et le Sud ?<br /> <br /> C'est compliqué mais ce n'est pas difficile, à partir du moment où l'on se pose les bonnes questions, on est en mesure d'y trouver les réponses adéquates.
B
Propos niaiseux (québécisme) ? Que nenni ! Combien il est doux de lire le produit d'une pensée claire et rigoureuse ! Bien sûr, Madame Marine Le Pen est une personne de grand bon sens, en forte difficulté face aux manigances de son méchant papa avec lequel, mises à part certaines fréquentations plus que douteuses, elle n'a désormais que peu de choses en partage. La pertinence de ses propos en font vraiment une interlocutrice de référence... Oui, il devient difficile de partager certaines pseudo &quot;pensées&quot;, dans ce pays. Le débat d'idées est d'autre nature.