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Epistoles-improbables - Blogue-notes de Jean Klépal

9 avril 2016 : La Nuit Debout, ce soir, à Marseille.

9 Avril 2016 , Rédigé par Blogue-note de Jean Klépal Publié dans #Nuit debout ; Refus ; Résistance, #;

Des hommes et des femmes plutôt jeunes, sans passé les confortant, sans avenir acceptable non plus, décident de se regrouper Cours Julien, à Marseille, comme en beaucoup d’autres lieux en France, pour s’affirmer, pour faire face. Ils veulent compter, quoi de plus naturel ?

Hors de toute structure établie, des groupes se réunissent, se rencontrent, s’affrontent sans doute.

Foin du système en place, il s’agit d’inventer du nouveau, il s’agit surtout de tout profondément remettre en cause.

Briser la spirale infernale de l’échec et de l’exploitation sans limite.

Briser la spirale infernale de la soumission. Personne ne peut plus rien espérer de ceux qui sont en place, où qu’ils soient, à quelque niveau qu’ils se trouvent.

A chacun de se situer, de s’opposer. Un mur du refus à construire, en priorité. Identifier d’abord clairement ce que l’on refuse, ce qui est à mettre bas. Édifier viendra ensuite tout naturellement, hors de tout compromis. Lorsqu’il sera temps.

La parole circule.

La parole libère. Condition première du partage, de la mise en commun.

La parole activatrice de germination.

La parole comme geste préalable à la pensée. Cracher, cracher, cracher, pour s’affranchir, pour se trouver soi-même. Une véritable thérapie individuelle et collective.

Depuis longtemps des graines sont semées. Trop éparses. Altermondialisme, décroissance, biodiversité, agroécologie... Elles commencent à lever. La germination n’est qu’un frémissement annonciateur. Très fragiles, totalement démunies face au moindre prédateur, les plantules ont besoin d’être soigneusement protégées. Sinon, leur éradication est inévitable. Leur force principale réside dans leurs rhizomes, les réseaux, les interconnections. La tache d’huile.

Si faible soit-elle, une onde peut se révéler annonciatrice. Se garder de toute prévision, de toute interprétation ou analogie hâtive. L’onde n’est qu’un signe. A saisir cependant.

Face à tout cela :

- l’extraordinaire violence de la puissance établie, maîtresse absolue des marionnettes du Pouvoir officiel ;

- l’attentisme et le conditionnement du plus grand nombre.

La prise de conscience, préalable à la crise de conscience, exige du temps, beaucoup de temps. Une fois parcouru le chemin préalable nécessaire, la cristallisation peut très rapidement s’opérer.

Au début de l’été 1789, la parole allait bon train dans les jardins du Palais Royal, à Paris, largement initiée par un certain Camille Desmoulins et ses amis.

Quelque chose est peut-être en marche. Quelque chose de nouveau, jamais envisagé ni aperçu depuis longtemps.

Seule certitude, le bout de la route actuellement empruntée est désormais en vue. Le chemin à venir demeure indiscernable. Il devra être défriché par chacun, sinon...

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A
Bon texte, Jean, qui dit bien le fragile frémissement en cours. À nous de le faire prendre, de le relayer; partager plus que jamais s'impose, partager, le mot stupidement haï par les riches, ces parangons de la bêtise humaine. Le seul mot qui compte, pourtant, parce qu'en définitive le seul mot humain, et le seul qui permette à la fois la dignité et la survie.
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M
Une révolution s'annonce. Une nouvelle guerre a commencé et s'amplifie. On peut faire des recoupements entre les enjeux. Le grand organisme est malade et le médecin ne semble pas s'appeler Mondialisation. . . L'individu, quant à lui se trouve en effet bien mal barré!
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