Une embellie serait-elle possible ?

À Marseille après le drame consécutif à l’effondrement de trois immeubles de la rue d’Aubagne, une prise de conscience se dessinerait. Des manifestations d’hostilité contre la municipalité et son principal représentant, Jean-Claude Gaudin, sont organisées par un collectif spontanément issu des événements. Des associations se regroupent dans une volonté commune de dénoncer le laxisme et les combines des tenants d’un pouvoir affairiste. Pratiques issues du système mis en place par Gaston Defferre à la Libération, dont Gaudin est le disciple exemplaire.

La mixité de la ville est présente dans les cortèges, toutes origines confondues, sans distinction d’âge de statut social, ni d’origine.

Le Marseille traditionnel se lève peu à peu pour protester et exiger un changement.  La fin du règne de Gaudin  tourne progressivement au chaos. Jusqu’où ira-t-on ?

Depuis des années cortèges et manifestations traditionnelles tournent à vide, essoufflés, sans imagination, empêtrés dans la stérilité de la reproduction du même.

Quelque chose est peut-être enfin en train de changer.

Ailleurs dans le pays le mécontentement gronde et prend des allures de Jacqueries.

Le mouvement des « gilets jaunes », que les professionnels de la contestation tentent de discréditer ou de récupérer, prendrait assez au dépourvu les tenants actuels du pouvoir dont la façade trompeuse commence à visiblement se lézarder. Adossé au porte-avions Charles de Gaulle, l’hôte de l’Élysée admet quelques erreurs de comportement depuis son accès à la Présidence. Serait-il un  tantinet ébranlé ?

S’agirait-il de l’amorce d’une prise de conscience collective et d’une volonté de contrôle des affaires les plus courantes, tant attendues ? S’agirait-il d’un sursaut de conscience politique ? S'agirait-il d'un regain de solidarité ?

Ou bien, à force de matraquage brutal et direct ou plus subtil par médias interposés, les citoyens finissent par lâcher prise et se soumettent. C’en est alors fini pour eux, pour longtemps.

Ou bien, exaspérés, un seuil peu définissable ayant été franchi, prennent-il conscience de l’enjeu, et alors la colère se manifeste, froidement déterminée, maîtresse d’elle-même, comme nous le voyons en ce moment à Marseille, où fusent huées et quolibets.

Voilà qui ne manque pas d'intérêt. Il convient de se montrer particulièrement attentif aux symptômes ces temps-ci.

Comments

[Arnaud FORGERON]

Bonjour Mr Klépal,


Les gilets jaunes.
J'y vois, j'y ressens plusieurs choses :

Un raz le bol général pour « la populace », dont le soucis pour la plupart actuellement est de pouvoir se chauffer et d'avoir un pécule pour gâter les enfants à Noël.
Un raz le bol général du simulacre, de la communication libérale, « la populace » n'est pas si ahurie que certains veulent le croire. Dernièrement il n'y a qu'à voir la photo du 1er ministre en commercial pour nous annoncer que la prime pour changer de voiture passe à 4000€, sur des voitures qui coûtent au minimum 20000€. De qui se moque-t-on ? Et puis chacun sait que le nucléaire et toute la dévastation pour récupérer « les terres rares » pour « le solaire » sont très écologiques. Ce n'est pas que je suis contre mais en amont, il n'est pas possible de dire que l'important c'est « la croissance » toujours plus.
Pour certains dire non au système sociétal actuel, financier, économique et ne jamais oublier « guerrier ». Pour imposer ce système il faut avoir les moyens d'être convaincant militairement même derrière les simulacres de droit de l'Homme, de Liberté, Egalité, Fraternité.
Pour certains la demande de démocratie plus directe sur des territoires où les gens se connaissent, connaissent la flore, la faune, le climat, le sous-sol...Cela n'étant pas l'inverse de l'ouverture vers les autres et l'Humanité, bien au contraire.
Et certainement une variété de cause encore.

J'y vois aucun étendard politique, syndical ou autres, hormi le gilet jaune. Votre terme de jacquerie est à l'évidence une évidence. Né en 1977, je me suis toujours demandé ce que c'était d'être de gauche. Je suis de nature solitaire, n'aimant surtout pas me rallier à quoi que ce soit, n'ayant jamais une conviction acquise trouvant dans l'existence trop de variables, trop de nuances. mais vous voulez que je vous dise, dans cette populace j'y vois ce que c'est, un peu, peut-être, la gauche.

Alors au tenants des pouvoirs et de leur cour, qui crient au populisme, « à la France du diesel et de la clope », aux pecnots, à l'anti-démocratisme... je dis ce samedi 17, je serai dehors à protester contre un système dans je ne veux pas, un mode de vie qui n'est pas le mien.

Un système qui détruit ce qu'il y a d'Humanité en l'Homme pour l'Argent et ses apparences en toc, qui détruit la biodiversité, la Terre. Ma grand mère m'a toujours dit « ce n'est pas l'habit qui fait le moine ».

Mille fois oui, un autre choix sociétal est possible, mais « les Hommes s'assemblent pour protéger leurs intérêts » et dans ce cas là les intérêts de la classe dominante sont énormes.


Cordialement.

[Marie Monguet]

D'accord avec M. Arnaud Forgeron.

[J-L Laurain]

A chaque fois que je vais à Marseille, j'ai l'impression de débarquer dans une ville du tiers-monde Exotique, certes, mais tout-de-même un peu déprimant.
Alors bon courage au successeur de Gaudin...

[Micheline]

Je suis avec intérêt ce qui se passe en France mais je n'y vis pas.
Ici, cependant, on a également des réactions au pouvoir, facilitées par les médias sociaux. Notre actuel premier ministre du Québec a semblé ignorer l'environnement et l'écologie dans son programme électoral. Or quelques personnes ont pris l'initiative de proposer un Pacte pour l'environnement et en quelques jours plus de 200 000 signataires ont manifesté leur intention d'augmenter leurs efforts individuels et de participer avec la force du nombre qui va grandissant à mettre de la pression sur nos gouvernants pour que de vrais programmes sérieux soient adoptés. Pour Montréal, il s'agit en particulier de rendre les transports en commun disponibles sur un plus grand territoire. (projet de prolongement des lignes de métro, par exemple) et augmentation des espaces verts et des rues piétonnes et des pistes cyclables et de l'agriculture urbaine. Alors, oui,
Jean, il est permis d'espérer.