La fête est finie
La fête est finie, les lampions sont éteints, les derniers commentateurs invités sèchent leurs chausses maculées de vinaigre. Le rideau est retombé sur le vaudeville.
L’Ogresse a légèrement souffleté Matamore. Le couple infernal affirme sa primauté, tandis que Fier-à-bras s’est pris une bonne baffe, en dépit de ses efforts et de ses espérances.
Dans son costume vert, Peter Pan se résout enfin à grandir.
Piétinant en fond de scène, une armée de porteurs de hallebardes est passée à la trappe.
Les spectateurs n’occupant qu’un fauteuil sur deux peuvent rentrer chez eux ils seront à nouveau conviés à un programme de la série dans le courant de l’année prochaine. Dans bien des cas, pour les grandes agglomérations, ils ne connaîtront pas davantage les protagonistes et leurs rôles. Peu leur importera une fois de plus. Ce serait une bonne occasion pour expérimenter le tirage au sort de responsables désignés, soumis à un contrôle de leurs activités.
Prendre l’air et meubler un dimanche dénué d’intérêt est une occasion à ne pas manquer.
Voter est un devoir, se soucier des enjeux profonds, des duperies, et de la suite n’en est jamais un pour la plupart, trop compliqué.
Qui se pose jamais la question du sens et du bien fondé d’un rituel ? Le geste compte bien plus que la chose.
L’Europe, oui, sans retenue, à condition de savoir de quoi on parle. Certainement pas un blanc-seing donné à des technocrates ne devant de comptes qu’à eux-mêmes et à leurs mentors internationaux hors sol, surtout pas à des instances électives.
Se soucier de la mise en cause et de la transformation des systèmes qui nous conduisent depuis si longtemps à des désillusions est bien plus important que de sacrifier à un pseudo devoir, qui n’est que l’affirmation d’une totale dépossession, donc d’une soumission consentie.